Ma Muse
Aquarelle - 2003 |
L'écriture s'active à transmettre des idées et, que celle-ci soit réelle ou fictive, elle emmène le lecteur dans une aventure. Ce blog, par exemple, est une histoire à la première personne : elle met en exergue le résultat de plusieurs dizaines d'années de découvertes perceptives sur la nature de notre environnement, de relations plus ou moins harmonieux avec les autres, et de connaissances directes en rapport avec l'Invisible*. Bien entendu, tout ce pataquès est très personnel et il se résume en un long monologue, faute d'échanges.
J'ai constaté que l'écriture avait beaucoup aidé à organiser mes idées, et qu'en y mettant suffisamment d'intérêt, il se produisait quelque chose de plus poussé que d'habitude : ainsi, il était possible de prendre conscience de situations infiniment plus profondes et pertinentes, auxquelles je n'aurai pas vraiment pensé en une autre occasion. Progressivement, il est devenu évident que la profondeur de ces analyses ne m'était pas apparue « comme ça », mais que quelque chose était venu appuyer mes constatations en leurs donnant une dimension plus solennelle. En d'autres temps, on aurait dit de cette inspiration qu'elle émanerait d'une Muse (1), mais de nos jours, peut-on en dire autant ? Il est rapidement apparu qu'une intention se cachait derrière ce dilemme, et bien entendu, je me suis servi de cette intention dans le but de donner au lecteur un point de vue à comprendre et des difficultés à saisir. Que ces idées soient récupérées par d'autres sites ne m'étonne pas vraiment. L'ouverture d'esprit, ce n'est pas nier les faits, mais de les voir puis de les accepter jusqu'à ce que ce ne soit plus un problème...
En fait, écrire a permis de dédramatiser certaines situations en me moquant de moi-même et de mon excès de confiance antérieur envers ces expériences hors du commun. Il me semble même amusant de taquiner ceux qui, selon moi, font aujourd'hui le même genre d'erreurs. Comme le disait ma tante à un dermatologue: « en amour, ce n'est pas au moment où ça gratte qu'il faut se préoccuper du problème ! ». En conclusion, je crois que si l'on veut absolument s'exposer dans l'existence à des phénomènes paranormaux, c'est forcément qu'on a de bonnes (ou de mauvaises) raisons de le faire. À chacun de trouver le sens de ce pourquoi. Avec le recul, je comprends que cette aventure m'a donné du fil à retordre afin d'arriver à formuler correctement cette pensée, mais à la fin, j'ai gagné en assurance pour admettre pleinement, lisiblement, et visuellement, le phénomène en question. Ces difficultés n'étaient en fin de compte que des plis dans un vêtement taillé sur mesure et l'écriture un prétexte que je soumettais aux lecteurs pour me convaincre que je saurai le porter convenablement. À présent que c'est beaucoup plus clair pour moi, il me semble évident que ce support a eut son utilité, mais qu'aujourd'hui, il est temps de passer à autre chose !
J'ai constaté que l'écriture avait beaucoup aidé à organiser mes idées, et qu'en y mettant suffisamment d'intérêt, il se produisait quelque chose de plus poussé que d'habitude : ainsi, il était possible de prendre conscience de situations infiniment plus profondes et pertinentes, auxquelles je n'aurai pas vraiment pensé en une autre occasion. Progressivement, il est devenu évident que la profondeur de ces analyses ne m'était pas apparue « comme ça », mais que quelque chose était venu appuyer mes constatations en leurs donnant une dimension plus solennelle. En d'autres temps, on aurait dit de cette inspiration qu'elle émanerait d'une Muse (1), mais de nos jours, peut-on en dire autant ? Il est rapidement apparu qu'une intention se cachait derrière ce dilemme, et bien entendu, je me suis servi de cette intention dans le but de donner au lecteur un point de vue à comprendre et des difficultés à saisir. Que ces idées soient récupérées par d'autres sites ne m'étonne pas vraiment. L'ouverture d'esprit, ce n'est pas nier les faits, mais de les voir puis de les accepter jusqu'à ce que ce ne soit plus un problème...
En fait, écrire a permis de dédramatiser certaines situations en me moquant de moi-même et de mon excès de confiance antérieur envers ces expériences hors du commun. Il me semble même amusant de taquiner ceux qui, selon moi, font aujourd'hui le même genre d'erreurs. Comme le disait ma tante à un dermatologue: « en amour, ce n'est pas au moment où ça gratte qu'il faut se préoccuper du problème ! ». En conclusion, je crois que si l'on veut absolument s'exposer dans l'existence à des phénomènes paranormaux, c'est forcément qu'on a de bonnes (ou de mauvaises) raisons de le faire. À chacun de trouver le sens de ce pourquoi. Avec le recul, je comprends que cette aventure m'a donné du fil à retordre afin d'arriver à formuler correctement cette pensée, mais à la fin, j'ai gagné en assurance pour admettre pleinement, lisiblement, et visuellement, le phénomène en question. Ces difficultés n'étaient en fin de compte que des plis dans un vêtement taillé sur mesure et l'écriture un prétexte que je soumettais aux lecteurs pour me convaincre que je saurai le porter convenablement. À présent que c'est beaucoup plus clair pour moi, il me semble évident que ce support a eut son utilité, mais qu'aujourd'hui, il est temps de passer à autre chose !
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(1) « Ion ou de l'Iliade » - Platon (427 avant J.-C.). texte intégral ici (pdf)
SOCRATE : « Vois-tu à présent comment le spectateur est le dernier de ces anneaux qui, comme je le disais, reçoivent les uns des autres la force que leur communique la pierre d'Héraclée ? L'acteur, le rapsode tel que toi, est l'anneau du milieu, et le premier est le poète lui-même. Le dieu fait passer sa vertu à travers ces anneaux, des uns aux autres, et par eux attire où il lui plaît l'âme des hommes; c'est à lui, comme à l'aimant, qu'est suspendue une longue chaîne de choristes, de maîtres de chœur et de sous-maîtres, obliquement attachés aux anneaux qui tiennent directement à la Muse. Un poète tient à une muse; un autre poète à une autre muse; nous appelons cela être possédé: car le poète ne s'appartient plus à lui-même, il appartient à la muse.
A ces premiers anneaux, c'est-à-dire aux poètes, plusieurs sont suspendus, les uns à ceux-ci, les autres à ceux-là, saisis de divers enthousiasmes. Quelques uns sont possédés d'Orphée et lui appartiennent; d'autres de Musée; la plupart d'Homère. Tu es de ces derniers, Ion; Homère te possède. Lorsqu'on chante en ta présence les vers de quelque autre poète, tu sommeilles, et ne trouve rien à dire : mais entends-tu les accents d'Homère, tu te réveilles aussitôt, ton âme entre en danse, pour ainsi dire, les paroles s’échappent de tes lèvres ; car ce n’est point en vertu de l’art ni de la science que tu parles d’Homère, comme tu fais, mais par une inspiration et une possession divine ; et de même que les corybantes ne sentent bien aucun autre air que celui du dieu qui les possède, et trouvent abondamment les figures et les paroles convenables à cet air, sans faire aucune attention à tous les autres; ainsi, lorsqu'on fait mention d’Homère, les paroles te viennent en abondance, tandis que tu restes muet sur les autres poètes. Tu me demandes la cause de cette facilité à parler quand il s’agit d’Homère, et de cette stérilité quand il s’agit des autres : c’est que le talent que tu as pour louer Homère n’est pas en toi l’effet de l’art, mais d’une inspiration divine. »
ION : « Cela est fort bien dit, Socrate; cependant je serais surpris si tes raisons étaient assez puissantes pour me persuader que, quand je fais l’éloge d’Homère, je suis possédé et en délire; je pense que tu ne le croirais pas toi-même si tu m’entendais parler sur Homère. »
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