kundalini spontanée

Je n'avais jamais entendu parlé d'une montée de la kundalini avant ce jour-là. C'est arrivé spontanément ; une expérience vraiment bizarre. 

Avril 2009

Depuis une dizaine de jours déjà, je sentais une douce chaleur dans la poitrine, un "je ne sais quoi" d'ouverture de conscience qui me donnait la satisfaction d'aimer tout le monde sans condition. Ce sentiment de force intérieure mettait toutes mes peurs de côtés, et je me laissais alors aller à une exploration plus détendue de ma relation avec les autres. Au tout début, la sensation m'avait fait mal : il y avait un point au niveau du sternum. Celui-ci s'est peu à peu expansé, ou dilaté, en tout cas, ouvert en grand. Une paix intérieure débordait de moi. Il n'y avait plus cette pression que je m'infligeais au contact des autres, il n'y avait même plus d'intérêt à réfléchir sans arrêt, tout le temps. Pour une fois, je me laissais aller. Je ne me souviens pas comme c'est arrivé. Je n'ai pas le souvenir d'un événement en particulier. je n'avais pris aucune posture, je n'avais fait aucun geste particulier. À cette époque, je ne méditais pas beaucoup. Mais j'avais certainement une attitude méditative, et de temps en temps, sans doute, contemplative. Mais rien de très inhabituel, rien qui soit sorti de l'ordinaire. Là, subitement, je me sentais en phase avec moi-même. Et c'était un ressenti très troublant, parce que d'ordinaire, j'ai plutôt habitué à tout contrôler. Cette sensation a duré plusieurs jours, et ensuite, une autre sensation s'est produite, cette fois-ci au niveau du bas-ventre. Il n'y avait pas de pulsion sexuelle à proprement dit, mais je ne peux nier qu'il y avait dans cette situation quelque chose qui m'émoustillait les sens. Cela avait rapidement pris de l'ampleur, occasionnant des érections spontanée, des éjaculations spontanée. C'était gênant. Pendant ces 48 heures, j'avais ressenti la pulsion sauvage, quelque chose à l'intérieur de moi qui tentait de sortir, de bondir, de monter, mais qui n'y parvenait pas. Je pense que je résistais. Ce n'était pas volontaire du reste. Ne sachant pas ce que cela signifiait, je tentais inconsciemment de contrôler, jusqu'au jour où, acceptant le risque d'aller plus loin, j'ai décidé de me relâcher un peu ; je dois dire que mon intérêt était surtout dirigée sur le fait de vouloir que tout s'arrête, certain que cette énergie finirait par s'en aller. Le phénomène était du reste assez douloureux. C'était des crampes qui venaient, et partaient assez régulièrement, et pas du tout une situation enviable. L'intention de ne plus lui résister avait effectivement peu à peu dissipé le malaise, mais n'avait pas disparu complètement ; bien au contraire, ce qu'il se passait doit être compris comme une continuation, car la sensation s'était mise à gonfler de plus en plus, en donnant la sensation curieuse de s'élever à travers le corps. J'avais donc la très nette impression de me sentir monter par pallier. Localement, je dirai que ça atteignait chaque chakra à l'avant et aussi à l'arrière, mais surtout à l'avant. Le bassin vivait une expansion gigantesque, sans pour autant que ce soit visible physiquement. Le volume était bien sûr impalpable, et ce n'était pas ce qui me dérangeait. D'une certaine manière, c'était à la fois agréable et désagréable. Tout dépend de la situation et de l'endroit où l'on pose son attention.  Non, ce qui me gênait vraiment, c'était ce phénomène par palier qui tentait de s'élever dans mon corps. Il y avait réellement une sensation de butoir, et puissance qui n'arrivait pas à franchir un passage. J'ai alors pensé que le seul moyen que ça se termine, était d'aider, dans le sens de ne pas intervenir, de résister le moins possible. Ce n'était pas facile à cause des crampes. Mais force est de constater que le phénomène de palier s'est mieux comporté. Par comparaison, il serait possible de parler d'un volume qui se remplit peu à peu, et assez rapidement tout de même, puis quant il est plein, provoque cette fameuse crampe. La crampe du reste ne dure pas longtemps, 1 à 3 secondes au plus. Et en adoptant un relâchement suffisant, j'ai pu effectivement que le volume suivant se mettait à se remplir lui-aussi et indiquer quand il est plein par une crampe. Le phénomène a duré une bonne demi-heure. Mon corps vibrait à cause de cette sorte de reptation qui aurait été mieux apprécié si chaque passage d'un chakra à l'autre n'avait pas été si douloureux. Arrivé au 3e chakra, j'étais si crispé de douleur que le phénomène s'est stoppé net. Ma poitrine était gonflé d'une chaleur crépitante comme jamais auparavant. Je me suis rassuré du mieux que j'ai pu : il n'y avait personne à côté de moi à qui je pouvais parler de cette expérience. 

Tandis que j'admettais que l'expérience pouvait s'arrêter là, le lendemain matin, ça a recommencé. De façon toute aussi spontanée. Lorsque je l'ai senti arriver, je savais déjà plus ou moins ce qu'il fallait faire. Comme si le passage avait été facilité la veille, la montée de l'énergie s'était produite sans douleur cette fois-ci. Le phénomène d'un volume qui se remplit était exactement le même. En particulier, au niveau du ventre, il y avait réellement un mouvement de reptation du corps. Il était néamoins beaucoup plus supportable. Arrivé au 3e chakra, la même douleur perçu la veille s'est produite. Il a bien fallu que je me détende assez pour que cela finisse par atteindre le 4e. Et puis, comme si le plus dur avait été fait, tout ce qui a suivit s'est effectué différemment. En l'occurrence, l'énergie est montée plus librement, pour atteindre sans difficulté le 5e chakra, puis le 6e  ; arrivé au 7e, j'ai eu l'impression qu'une fontaine jaillissait au dessus de ma tête. L'absence de sensation à partir du 4e chakra m'a un peu surpris du reste. Elle n'avait absolument plus rien de physique. Et à moins qu'il s'agisse d'un recours de mon mental à imposer le contrôle, toutes les fois suivantes, ont été vécu avec le même sentiment. Il n'est pas possible de dire non plus que j'étais exempt de sensation physique, mais comme je l'apprendrais plus tard, passé un seuil vibratoire, les perceptions ne deviendraient apparemment plus trop physiques. C'est peut être dans cette partie de l'expérience que l'on peut comprendre pourquoi on agit froidement dans une situation donnée. Le fait est qu'il y a bien un seuil qui se décrirait comme une absence de sensations physiques, et une autre où tout est sensation physique.

Cette expérience extraordinaire a depuis ce jour connu de nombreuses constatations, d'abord physiques et psychiques peut être ; poussant l'expérience sous toutes ses coutures, j'ai observé qu'il était possible de diriger sa propre énergie à l'intérieur de son corps, dans n'importe quel chakra, et ceci uniquement par un effort de sa volonté. S'il peut semble assez surprenant que l'énergie-vitale soit à ce point palpable, ce n'est rien en comparaison des capacités que l'on acquière simplement par l'observation du phénomène. S'il y a donc un moyen de développer ses facultés psychiques, c'est bien celle-ci.  Pour conclure, je dirai que l'exercice qui consiste à savoir gérer la circulation de ses énergies dans tous les endroits de son corps n'est que le point de départ d'une connaissance plus vaste de notre environnement qui deviendrait apparemment accessible qu'avec suffisamment de détachement. Il faut se souvenir que certaines expériences physiques sont effectivement accessibles psychiquement, mais que le mental est incapable (pour moi, en 2012) d'avoir un expérience physique. Il convient donc de l'éduquer pour qu'il en prennent conscience. 

Comme dit le proverbe : « qui veut aller loin ménage sa monture »

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Complément de lecture :

La kundalini dans le tantisme cashimirien