Parlons de nos conditionnements
"Il est plus difficile de détruire un préjugé qu’un atome."
Albert Einstein
Définition : "Le conditionnement désigne l’ensemble des opérations permettant de provoquer un nouveau comportement chez l’animal ou l’homme et ce en procédant par associations répétées de stimulus avec des réflexes préexistants. Le but peut être de supprimer ces réflexes si nous utilisons des stimulus désagréables ou bien de les renforcer en y ajoutant un stimulus agréable (renforcement positif). Il est aussi possible de créer de nouveaux réflexes ou de nouvelles habitudes. Les multiples possibilités offertes par la technique du conditionnement en font un outil utilisé fréquemment en psychiatrie, notamment dans le traitement des alcooliques (prises de médicaments déclenchant des crises de vomissements en cas d’absorption d’alcool, par exemple)". source DicoPsy
Dans la définition ci-dessus, des études montrent (1) que notre opinion personnelle est manipulable si l’intention est bien dosée. Notre conditionnement est à observer ici en fonction de nos actions et de nos réactions, c’est-à-dire à la lumière de nos comportements face aux situations et face aux autres. Le premier de nos conditionnements, ou si vous préférez, l’origine de nos conditionnements, se dénichent dans notre enfance, en fonction du milieu social, des convictions morales, religieuses, politiques, ethniques de ses parents, du choix de l’éducation (hors scolaire), des valeurs matérialistes ou spirituels, etc. Dès notre naissance, tout ceci forge notre regard et travestie notre perception en posant des voiles sur le Réel ! Bien sûr, il y a d’autres conditionnements, et ils sont nombreux : vous en trouverez dans votre scolarité, dans tous les médias (télévision, cinéma, radio, journaux, revues, etc.), chez vos amis, dans vos croyances (religieuses et hors religion), à votre travail, dans votre famille et avec son milieu : en effet, nous vivons continuellement dans ce bain d’informations visibles auquel il ne faut pas oublier le bain d’ondes invisibles.
Dans une magasin par exemple l’analyse marketing aboutie à favoriser l’achat compulsif des clients (musique ou affichage agressif, position du produit, etc.) ; sur Internet, vous serez bombardés d’invitations et de publicités attrayantes ; en ville, si vous êtes dans un embouteillage, des panneaux publicitaires attireront forcément votre attention. Un gavage est perceptible et demande de s’en protéger, sinon l’excès provoqué par l’agressivité informative exercera sur votre tempérament une réaction contre l’extérieur (et les autres en particulier) : c’est, par exemple, la colère, la peur, l’anxiété, l’insécurité, la frustration, la jalousie, le mépris, la violence, l’incertitude... à cause, pourquoi pas, d’une attitude, d’un mot, d’un geste, d’un regard, des faits ! etc. En tout cas, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Je pense que nous vivons tous des réactions conditionnés par notre façon de voir notre quotidien et les autres.
Rappelez-vous que ce sont toutes ces influences intérieures (pensées) et extérieures (stimulus) qui peuvent manipuler et déterminer notre attitude, nos opinions, nos goûts, nos émotions, la compréhension de notre réalité, etc. Nos conditionnements nous maintiennent généralement dans un type de pensées dont il sera difficile de s’extirper sans un regard extérieur. Cela signifie que grâce aux autres, nous avons l’outil idéal pour nous améliorer (2). C’est pourquoi, à tout moment, il est possible de pousser plus loin la découverte de ses conditionnements même si l’on peine à situer, leur exact implication dans sa vie, le but de leur manifestation, et le moyen de s’en libérer efficacement. Sans doute parce que nous sommes si souvent cet individu qui s’impatiente d’un panorama lointain qu’il ne le contemple vraiment qu’au moment où sa maturité en a érodé
l’intérêt.
Je ne ferai pas l’apologie du comportement humain pour tenter de vous convaincre qu’il y a un intérêt à traquer ses conditionnements pour atteindre je ne sais quelle hauteur morale. Non ! Si vous entreprenez le travail fastidieux du nettoyage de vos conditionnements, vous devez surtout commencer par vous situer à l’intérieur de vous-même et situer les autres par rapport à votre comportement (et le leur par rapport au vôtre !). Je vous encouragerais plutôt à étudier votre comportement afin d’y décelez celui qui vous dérange le plus afin d’y remédier et quand c’est possible de lui trouver une façon positive de s’accorder à votre naturel ; votre timidité ne peut-elle pas devenir un atout de séduction ? Votre perception des injustices ne peut-elle pas être encadrée au sein d’une association ? Motivez-vous à comprendre vos réactions ! Bien sûr, cette démarche se fait généralement à tâtons pour ceux et celles qui ne bénéficient pas d’un regard extérieur suffisamment perspicace pour les guider de façon désintéressée. Il me semble qu’un réel changement ne peut se produire que si vous avez l’empathie suffisante pour voir votre comportement s’exprimer d’une manière qui caractérise votre personnalité à sa juste mesure : ni trop, ni trop peu et chacun pour soi. C’est cela qui caractérise notre adaptation aux autres et qui pose certains problèmes dans les relations humaines actuelles. À cela aussi, nous devons nous adapter, et c’est ce qui rend nos attitudes si complexes à analyser et à guider dans la bonne direction. D’ailleurs, un comportement ne gêne jamais d’autres personnes que ceux de son quotidien et en général pour des raisons inavouables... Raison de plus pour faire du tri à la fois dans son comportement et dans son entourage. Mais enfin, qui a le bon comportement face aux autres et la juste vision de la réalité (3) ?
Pour progresser, je pense qu’il est nécessaire de se libérer de certains poids ; ces mémoires cellulaires sont identifiables parce qu’elles ont été produites par notre histoire personnelle ; elles communiquent avec notre corps sous la forme de douleurs et elles sont, à mon avis, le plus souvent responsables de certaines douleurs persistantes sans cause fonctionnelle, et de maladies, de peau, organiques, auto immunes, débilitantes, que l’on médicamente sans vraiment saisir leur origine historique ; elles s’expriment surtout à cause de nos pensées et de notre façon de voir l’existence. C’est pourquoi, si le but de chaque existence forme un puzzle qui se révèle progressivement, il ne faudrait pas considérer nos conditionnements comme un frein à la découverte de chaque pièce, mais comme une possibilité d’en découvrir un très grand nombre.
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(1) Il y a entre autre l’étude du [20]réflexe conditionnel étudié sur un chien par Ivan Pavlov, ou encore l’étude du degré d’obéissance d’un individu (expérience de Milgram) mis en scène dans le film : "I comme
Icare" avec Yves Montant. C’est dire...
(2) Avec un burin parfois aussi...
(3) "Moi, Adam et Ève, j’y crois plus tu vois, parce que je suis pas un idiot : la pomme, ça peut pas être mauvais, c’est plein de pectine." citation, Jean Claude Vandamme (N’empêche, il fallait y penser... !)
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Cinquième contact pratique "à la découverte de soi" : La Stratégie Rationnelle Emotive est le résultat du travail du Dr Albert Ellis (1913-2007), Docteur en Psychologie et Psychothérapeute dans les années 1960. Elle part d’un principe (simplifié ici) que nos émotions prennent le pas sur notre raison dans des systèmes et interactions particuliers. La SRE s’élabore en plusieurs étapes :
1. Identifiez votre attitude ou comportement inadapté ou contre lequel vous souhaitez lutter.
2. Repérez l’émotion liée à ce comportement (colère, peur, inquiétude, jalousie...).
3. Identifiez et écoutez toutes les pensées qui vous viennent à l’esprit et notez-les sur une feuille avec les mots exacts qui vous viennent. Ne vous censurez pas ! Ce document sera lu par vous et vous seul !
4. Questionnez-vous avec les éléments ci-dessous
• A combien j’y crois en % ?
• donc il y a x chances sur 100 que ce soit vrai ?
• qu’est ce ce qui me le prouve ?
• Y a-t-il d’autres raisons qui puissent expliquer cela ?
• Ces autres raisons sont elles possibles ?
• Qui le dit ?
• Qui est cette personne qui dit que c’st possible ?
• Cette personne a-t-elle toujours raisons ?
• Ne s’est elle jamais trompée ?
• Quel est mon risque réel ?
• Et si je fais autrement qu’est ce qui se passe ?
• Et si je fais autrement qu’est ce que je gagne ?
• Qu’est ce qui m’empêche de faire autrement ?
• Et si je ne fais pas autrement qu’est ce que je perds ?
• Vraiment ?
• Qui me le dit ?
• Cette personne ou ces personnes ne se sont jamais trompées ?
• Et alors ?
• Et maintenant quel est mon pourcentage de conviction ?
• Et finalement je fais quoi ?
source com2crise.com
Livres à découvrir :
"Vivez sans entrave, en écartant vos peurs et conditionnements" - Pema Chödrön
"Quitter la survie - Délaisser les conditionnements de notre enfance" - Ginette Laliberte
"Chronique du dysfonctionnement ordinaire ou la logique d’un conditionnement" - Christian Vottero
"Tremblez mais Osez" - Susan Jeffers
"Sommes-nous responsables de nos croyances ?" - Pascal Engel
"Dictionnaire des idées reçues" - Gustave Flaubert
Info complémentaires :
Le conditionnement de type I (classique)
Le conditionnement de type II (opérant)
"Le théorème du singe"
Tatoufaux.com - le tombeau des idées reçues
Dictionnaire des croyances, coutumes et superstitions insolites
www.lesubliminal.fr/
Déjouer la manipulation [16]Techniques de lutte contre l’anxiété
Quelques conditionnements usuels :
"Les noirs ont un sexe plus gros et grand que la moyenne,
les hommes asiatiques ont un sexe plus petit que la moyenne,
les chauves sont plus actifs au lit,
les hommes homosexuels sont efféminés,
les femmes ne savent pas conduire et sont dangereuses en voiture,
les hommes sont des machos, ils ont le monopole de la violence conjugale,
les blondes sont stupides, les brunes ont sale caractère, les rousses (et les roux) sentent mauvais,
les Noirs africains sont des sauvages,
les Français ne se lavent pas,
les Arabes sont des voleurs,
les Juifs sont radins,
les Antillais et les Corses sont des fainéants,
les Bretons perdent facilement leur contrôle,
les Portugais font le ménage,
les Russes sont portés sur la bouteille,
les Allemands sont stupides et disciplinés,
les Américains sont stupides et gros,
les femmes occidentales sont dépravées,
les filles de l’Est sont des prostituées,
les Grecs sont homosexuels,
les garagistes sont des voleurs,
les policiers sont des pourris ou racistes,
les militaires sont cons,
les prêtres sont frustrés sexuellement,
les coiffeurs et les danseurs sont homosexuels,
les artistes et les fonctionnaires sont des fainéants..."
source wikipédia
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