Les pensées vagabondes











Huile sur toile - 2009

Texte mis à jour le 19 novembre 2015
« Sur mon insigne, il y a deux feuilles de chêne qui encadrent deux lettres et un chiffre, ceux de mon collège. Il est en simple métal argenté « Fraget », du nom de son fabricant, c’est pourquoi on le dit en argent. Il ne coûte pas plus de trente kopecks mais ma mère est prête à donner plusieurs années de sa vie pour qu’il brille sur ma casquette. Elle sait que ceux qui portent un tel insigne sur leur casquette feront des avocats, des médecins, ou encore des professeurs considérés. Et que ceux qui n’ont pas ces feuilles de chêne blanches risquent à tout moment de devenir clochards et de disparaître par une nuit glaciale sous une jetée du port. »

L’insigne d’argent - Kornei Tchoukovski


« Chacun tourne en réalités, 



autant qu'il peut, ses propres songes :


l’homme est de glace aux vérités ;

il est de feu pour les mensonges.»

Jean de La Fontaine - Le statuaire et la statue de Jupiter (1678)


Le ressenti autorise entre autre une prise de conscience de l'existence de différentes « réalités » : dans l'univers psychique (métaphore religieuse le considérant comme un « astral »), l'esprit et le corps sont vus « séparés » ou « distincts » comme l'eau dans un verre ! Du point de vue matérialiste, il faut bien admettre que le corps et l'esprit sont difficilement inséparables ! Alors, pour trancher cette question, les anciens ont considéré la voie du milieu comme celle qui permettrait le mieux de comprendre autrement notre quotidien, à savoir que le monde physique et le monde psychique sont deux espaces séparés par le point de vue de l'observateur, mais qu'ils se côtoient pour tous dans le même espace (1).

Cet espace psychique dispose concrètement d'une interface que l'on nommera pour cet usage « un double physique » ; la proprioception, ce serait le résultat de cette opération quantique dépendant de la qualité de cette interface directement reliée au corps physique. Dans un texte daté du 29/03/13, j'avais justement évoqué l'idée d'un rapport de cause à effet montrant comment des problèmes émotivo-statiques* agissaient sur ces proprioceptions ; dans un texte du 08/04/13, j'avais ensuite décrit une série de « bandes » mettant en évidence cet interfaçage au moyen de liaisons énergétiques (par énergétique, il fallait comprendre une « cohérence vibratoire avec la nature physique de nos organes »). La bande 9, en particulier, mettait curieusement en relief un lien avec la mémoire physique, par exemple. Évidemment, mes recherches n'ont guère évolués de ce côté-là, si bien qu'il est préférable de prendre celles-ci avec des gants en raison des allergies cutanées qu'elles pourraient provoquer ! Cela dit, il serait bon de considérer ces observations comme un moyen de les soigner... humour mis à part.

Ce rapport entre notre conscience et l'environnement est expérimenté à chaque sortie dans l'astral par le voyageur expérimenté (ou par le phasing* dans mon cas). C'est le même qui est mis en évidence dans le paradoxe Einstein-Podolsky-Rosen dont on devine l'influence dans certaines expériences scientifiques. Toutes les observations mettent d'avantage en lumière la simplicité avec laquelle nos pensées créent le contexte de l'ensemble de ces expérimentations. Elles expliqueront sans doute la nature adimensionnel de notre conscience (voir texte du 03/11/15). L'autre raison, plus terre à terre vous en conviendrez, consistera à souligner qu'en raison de notre interface avec le monde physique - notre réalité physique actuelle -  il est nécessaire que nos pensées aboutissent dans « le réel » pour une bonne raison, pour certaines d'entre elles, sinon toutes ! Car sans raison, point d'expérience humaine ! Sans la densité du monde physique, la créativité est nulle ; toute tentative de lui échapper se traduirait par une immobilité existentielle (2) ! Toutefois, dans ce scénario, la pensée seule n'est pas suffisante, quelque soit sa forme ou son intensité : pour créer une idée, il faut lui associer la mémoire ! Sans mémoire, il sera difficile de se souvenir de bons moments passés avec les êtres aimés, de revivre tout simplement des épisodes de notre vie, de tester des comportements par exemple, trouver une solution à un problème mécanique, de comprendre le pointillisme ou de galvaniser son état d'être aux sollicitations des autres. Bref, sans mémoire, nous n'existons plus...

En admettant encore comme une hypothèse que la mémoire est un espace psychique proche du corps physique (bande 9) possédant sa propre interface avec le cerveau, le gros de l'expérience humaine se situerait d'abord dans l'univers psychique et ensuite dans le monde physique ; en l'occurrence, sans même nous en rendre compte, nous créons dans cet espace psychique tout un environnement virtuel se substituant au réel ; il s'agit d'une projection mentale réaliste de notre quotidien dans laquelle nos pensées vivent une double vie aussi longtemps que nous le souhaitons (au sujet des charges émotivo-statiques*, voir le texte du 01/05/13). Bien sûr, la plupart des gens font la différence entre ce qui se passe dans leur tête et ce qu'il se passe dans leur quotidien, ne serait-ce que pour ne pas passer pour des zinzins aux yeux des autres ! Mais parfois, la réalité est si proche de cet espace psychique qu'il peut sembler bien difficile de faire la différence sans le recul suffisant. Il peut même paraître inimaginable de s'opposer à leurs réalités, alors que nous savons qu'elle est une alternative au réel ! Ainsi, il arrive que l'on se fasse de fausses idées (sur quelqu'un, d'une situation, d'une idée...) lorsque, justement, on n'a pas mis assez de bride à son imagination ! Même celui qui n'est pas « sensible » passera sans doute pour un gentil parano ! Bref, l'intelligence émotionnelle n'y est pour rien ! Selon le schéma de pensées auquel nous sommes habitués et de l'influence qui s'exerce sur elle, nous pouvons tous observer que la pensée libère ou emprisonne, se fait souffle d'inspiration ou étouffement, généreuse ou mesquine, réflexion ou censure. Nous devons tous avoir de la sorte des anecdotes mettant en scène ces situations réelles ou imaginées calquées sur des événements de notre quotidien. Chacun à sa manière, nous fournissons à notre espace physique son matériau grâce auquel le passé ou le futur fusionnent avec le présent, où le quotidien peut être modelé à son image, laissant nos divagations user d'imagination sans que personne ne puisse intervenir pour les juger (à part nous-même bien sûr).

Aussi fantasmagorique que cela puisse paraître, la singularité de l'univers psychique ne s'arrête pourtant pas là. Bien qu'il existe une (forte) éventualité que nous vivons à peu près tous dans une bulle psychique avec le sentiment de vivre dans le réel (ce qui produit nécessairement quelques désaccords avec les autres !), en en ayant même parfois la sentiment, il existe cependant une certitude que nous soyons tous reliés les uns aux autres sous la forme d'un réseau psychique qui s'apparente au niveau planétaire à une sorte de treillis énergétique (texte du 15/02/13). La nature de ce réseau se caractériserait en propre en une sorte de « conscience globale » qui prendrait alors la forme d'un l'inconscient collectif dans l'archétype de Jung ; elle évoluerait en fonction des sentiments du plus grand nombre, et affecterait avec plus ou moins de force le comportement de chaque individu. Au sein de l'univers psychique (« le plan astral » pour les puristes), les treillis planétaire les plus nombreux se situeraient actuellement dans une région assez dense de l'environnement physique qui est fréquemment arraisonné par des êtres de cette nature (bas astral en tête). Ce n'est probablement pas le fait du hasard ! Et le rêve alors ? « Le rêve est une excursion dans les Limbes, une demi-délivrance de la prison humaine » (3). C'est un point de vue, mais ce n'est pas le mien.


------- NOTES DE TEXTE----------


(1) « Il est un fait bien reconnu dans la science, que, même dans les substances les plus denses, jamais deux atomes ne se touchent ; chaque atome a toujours son champ d'action et de vibration, chaque molécule, à son tour, possède un champ encore plus grand ; de sorte qu'il y a toujours de l'espace entre ces atomes ou ces molécules, et cela dans toute circonstance possible. Chaque atome physique est baigné dans une mer astrale... une mer de matière astrale, qui l'environne et remplit tous les interstices de cette matière physique. Il est universellement reconnu que l'éther interpénètre toutes les substances connues, le solide le plus dense comme le gaz le plus raréfié ; et tout comme il se meut, en toute liberté, entre les particules de la matière la plus dense, de même la matière astrale l'interpénètre à son tour et se meut, en toute liberté, parmi ses particules. La matière mentale, à son tour, interpénètre l'astrale dans les mêmes conditions. Ces différentes régions de la nature ne sont donc, en aucun cas, séparées dans l'espace ; elles existent toutes autour et auprès de nous, de sorte que, pour les voir ou les étudier, il n'est point nécessaire de nous mouvoir dans l'espace : il suffit d'éveiller en nous-mêmes les sens au moyen desquels elles peuvent être perçues. » L'HOMME VISIBLE ET INVISIBLE - (page 11) - Charles Webster Leadbeater (1854-1934).



(2) Dans l'Ākāśa (texte du 29/05/14), la mémoire toujours disponible se confond avec l'activité stérile de la pensée, ce qui lui confère justement ce caractère de bibliothèque d'archives de toutes les expériences de l'univers.

(3) Henri-Frédéric Amiel - Journal intime - Tome 9 - page 572.



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