Le corps. Le mental. L'âme.
illustration : "Cocoon" - film de 1985 - Ron Howard |
Le corps. Le mental. L'âme. Trois façons d'être conscient, toutes reliées entre elles par le même but, dont on a résumé le principe général à un ensemble d'« expériences », toutes liées à un univers quantique, au monde des émotions, une façon d'exister, notre quotidien, ce qui ne nuit pas vraiment à l'idée plus précise d'une « exploration d'un environnement ». Je pense qu'avant de ramener cela à une évolution, il est nécessaire de l'expliquer d'abord en terme d'expérience personnelle...
Tout d'abord, prendre conscience « dans son corps » est un ressenti qui se traduit au niveau de la pensée par un sentiment élevé de communion avec son environnement ; il diffère en cela de cet état de conscience « du corps » qui reste relativement dépendant du mental ; être « dans son corps » et en avoir conscience appelle une perception plus pointue de « soi » qui commence par la sensation physique de soi, une certaine forme de proprioception s'élargissant au domaine des perceptions subtiles qui s'atteint en rentrant « au dedans » plutôt qu'en restant « au dehors » par comparaison avec sa conscience « du corps ». Malheureusement, pour un certain nombre de raisons, au cours de ce voyage intérieur, en principe, le contraire m'étonnerait, notre mental fait barrage ; en tant que gardien du seuil, il a son rôle à jouer. La conscience dans le corps ne peut s'exprimer clairement sans une certaine conscience du mental, et cette conscience du mental ne peut exister précisément sans un corps. Depuis le corps, la conscience est « perception », habituellement réduite à tord à un unique espace sensoriel et instinctif, soumise à l'influence du mental, mais pourtant réceptive à la sensibilité « vibratoire » de l'âme. « Être dans son corps » consiste à pénétrer psychiquement plus loin encore dans son corps et à toucher les parties les plus sensibles de son être jusqu'au seuil de l'âme. Lorsqu'à l'issue de son cheminement, une jouissance sans nom remplit complètement « l'extase » ressentie intellectuellement, alors ni le corps, ni le mental, ni le temps, ni rien, n'existent plus... disons, un certain temps. On est alors au seuil de l'âme (1).
Prendre conscience de la nature de son mental, c'est entreprendre un itinéraire progressif, et celui-ci débute presque toujours par une tentative de fuite, un affrontement brutal, une mise en demeure, une effraction émotionnelle, c'est-à-dire une confrontation avec soi-même. Comprendre les stratégies de son mental demande un éclairage régulier. Dans sa forme, on pourrait le comparer tantôt à une armature, selon que l'on devine son intérêt, tantôt à une armure, selon que l'on se heurte à ses résistances. Le mental assume presque toutes les fonctions de seconde main, surtout celles dont nous ne voudrions jamais entendre parler. Il enterre sans les juger les cris et les crimes, les souffrances psychiques et les blessures physiques, les injustices et les désirs, la vulnérabilité, et toutes sortes d'émotions incomprises. Bien que d'habitude il ne soit pas très bavard, il reste pourtant un excellent messager, et à celui qui saura comprendre son langage, il confiera en toute confiance toutes les informations susceptibles de favoriser le bien-être ; je pense que c'est l'unique nécessité qui développe le mental avec autant de force, et la même qui exprime notre propre Valeur. Cela peut demande du temps avant de le comprendre parfaitement. Depuis le mental, notre conscience reconnait l'espace « comme un tout », une perception exclusive et distincte de l'existence, de l'environnement physique, de l'environnement psychique, de sa destinée, et une perception exogène de l'âme. La compréhension de son mental permettra toujours une exploration assez poussé du plan de l'existence des émotions (astral), jusqu'aux domaines les plus denses et les plus subtils de la matière de l'univers. Les rencontres s'effectuent selon un système d'attraction et de répulsion, dont il ne faut pas négliger les effets sur soi, car ils permettent conséquemment de cautionner d'autres formes d'expériences, d'autres formes d'existences, selon un point de vue qui sera cette fois-ci « extérieur » et non plus « intérieur ». D'une certaine façon, le mental est le primus inter pares de notre époque actuelle.
L'âme. Si notre plan d'existence nous semble aussi concret, le plan de l'âme ne s'atteint que très brièvement, voire qu'en de rares occasions, justes celles qui sont susceptibles d'apporter un éclairage utile à soi-même. Ce lieu est difficile à appréhender, car c'est un espace de lumière sans ombre. Son absence de profondeur est assez surprenante, mais ne nécessite pas une adaptation, ne génère ni angoisse, ni même d'émotion, à la différence du plan intermédiaire*, par exemple, où toutes les émotions sont possibles. La sérénité domine, et à travers elle le bien-être, justifiant, comme un rappel de son lieu d'origine, sans doute, que nous chargions notre mental de le recouvrer une fois que nous nous sommes incarnés quelque part. Dans cet espace, le monde « physique », notre univers, se regarde comme s'il se trouvait derrière un miroir. L'image diffère cependant d'un effet miroir, mais consiste plutôt à prendre l'image du miroir et à lui faire exécuter un demi-tour dans le même plan que celui du miroir. L'illusion qui en résulte permet apparemment de prendre conscience de chacun d'eux, simultanément, au moyen d'un changement du plan de référence à l'autre. Il est assez difficile d'imaginer le peu d'action possible depuis ce lieu. La présence dessinée d'une empreinte consciente, très différente du mental, y est à peu près remarquable, bien que très éthéré ; elle se distingue de son milieu sans rien en laisser paraître. Plusieurs expériences semblables sont nécessaire pour apprécier la portée de cet échange hors du commun. L'idée que l'âme ne fait pas partie de cet univers, vient sans doute de ces premières observations. Rien ne justifie qu'on en dissimule l'emplacement. De même, il ne fait aucun doute pour moi qu'elle illumine notre vie avec une certaine objectivité, une certaine substance, et même une certaine permanence. Et si la perception de l'âme et du plan qui l'environne ne peuvent s'atteindre qu'en plongeant au plus profond de soi, c'est peut être qu'il n'y a là rien d'essentiel ; de plus, il n'est pas nécessaire de s'y retrouver en permanence pour goûter aux joies de la félicité, même si le sentiment qui habite l'individu à cet instant-là permet de voir « en grand » et d'oublier brièvement le corps et le contrôle du mental. À l'évidence, sans cette expérience, il serait quelquefois possible d'en sentir les effets en soi sous la forme d'un état d'être capable de nous relier les uns aux autres d'une façon clairement fraternelle. Ce sentiment personnel si particulier peut perdurer longtemps après l'expérience, mais selon son état d'esprit, nous le faire parfois regretter aussi. Cependant, il justifie toujours les efforts pour l'atteindre et la satisfaction personnelle d'en faire profiter le plus grand nombre.
Ces observations ne sont bien sûr qu'un échantillon des possibilités de l'existence. Les vôtres pourront être différentes que cela n'y changera rien, ou pas grand chose, pour moi. Nous sommes sans doute ici dans un apprentissage de l'existence, et la petite ligne en bas du document précise d'ailleurs qu'elle comportera vraisemblablement des erreurs d'appréciation. L'aventure humaine continue, quelle qu'elle soit, quelque soit le mental que nous abritons et quelle que soit l'expérience que notre âme a envie de découvrir. Je ne pense pas qu'il existe de conclusion à ces trois façons d'être conscient ; nous pouvons effectivement tenter de soulever le voile de notre existence, ou laisser faire, cela n'a d'importance que pour soi. Cette démarche personnelle ne fera pas forcément de nous des êtres collectivement plus évolués, mais au moins des êtres humains à part entière...
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(1) Edit le 9/04/16 - "La coquille de l'homme" évoquée par Carlos Castaneda dans « Le feu du dedans »
Edit 19-10-17
Ma représentation de l'âme (pure au centre) et des couches qui peuvent l'envelopper telle une carapace, par ordre d'observation les plus fréquentes. Si la vulnérabilité joue souvent un rôle de limite protectrice, la tristesse et la colère sont clairement des obstacles réduisant l'expérience de l'individu et conjointe à de la vulnérabilité qui leur sert de support. La nature des couches cette enveloppe se manifestaient systématiquement dans cet ordre chez les personnes que j'ai rencontré.
Ma représentation de l'âme (pure au centre) et des couches qui peuvent l'envelopper telle une carapace, par ordre d'observation les plus fréquentes. Si la vulnérabilité joue souvent un rôle de limite protectrice, la tristesse et la colère sont clairement des obstacles réduisant l'expérience de l'individu et conjointe à de la vulnérabilité qui leur sert de support. La nature des couches cette enveloppe se manifestaient systématiquement dans cet ordre chez les personnes que j'ai rencontré.
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