Dans l'Ākāśa

Il y avait tellement de chose à dire sur l'Ākāśa et les événements qu'il contient que j'ai préféré témoigner par mon cheminement plutôt que discuter de mes découvertes.

La première fois que j'ai été guidé dans cet endroit, je me rappelle d'avoir vu un lieu très épuré, du blanc partout, où il y avait seulement que trois étagères métalliques doubles blanches disposées côte à côte, signalant sans les montrer une multitude de livres blanc. Un peu comme l'arbre cache la forêt, je devinais néanmoins qu'il s'agissait d'une toute petite partie d'une gigantesque bibliothèque - alors que manifestement aucun autre indice visible ne le précisais. Elle n'a pas été nommée, et il n'a pas été dit à quel usage cette bibliothèque était destinée. La visite a été relativement brève, mais j'ai retenu pour l'essentiel que cet espace permettait d'avoir toutes les réponses.

La seconde fois, le décor avait changé et la bibliothèque m'est apparue nettement plus accueillante. Il y avait maintenant des meubles en bois, ce qui leurs donnaient une certaine chaleur, et un certain cachet. Fugacement, j'ai eu la sensation de voir d'autres personnes plongées dans leurs études, mais je ne me suis ni approchés d'eux, et je ne leurs ai pas parlé non plus. J'ai rapidement senti une présence qui cherchait à découvrir mes intentions, mais je ne l'ai pas vu. Je suis allé jusqu'au début des archives afin de me faire une idée de sa création. J'ai ainsi découvert que les événements se succédaient sans qu'ils ne soient vraiment écrit physiquement quelque part, bien que l'on puisse les consulter à tout instant.

La fois suivante, j'ai fait seul la connaissance du bibliothécaire, probablement un gardien du seuil qui m'a ouvert l'accès à notre avenir proche, après m'avoir demandé la raison de cette demande ; il semble que mon désintéressement sincère ait été la clé qui m'ait permit ensuite de ne plus le rencontrer. À ce moment-là, mes recherches ont été plus nombreuses, parce qu'au lieu de consulter les détails d'un événement, il était possible de ressentir son contenu. C'était bien plus facile d'appréhender ainsi une situation ou une époque, tout en gardant la possibilité de capter un détail intéressant pour mon enquête.

La perception d'une bibliothèque a totalement disparu dès cet instant-là. Ces manifestations visuelles - un décor mental sans aucun doute - permettaient vraisemblablement d'apprivoiser l'espace dans lequel je me rendais tous les jours. Il ne faisait que ralentir mes recherches lorsque j'avais besoin de me situer de nouveau dans cet espace. J'ai compris qu'il est parfaitement possible de s'en passer. Bien sûr, c'est un peu déconcertant au début, car l'information semble complètement impalpable, mais l'esprit s'y oriente très bien sans effort avec l'expérience. 

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