6 - capture de l'âme
A l'origine, j'avais décidé de réécrire seulement un texte d'une demi page qui établissait un lien entre ma pratique du passage d'âme, mes lectures sur le chamanisme, et mon approche de la guérison métaphysique. Mais tandis que je reflechissais à la meilleure façon d'aborder le sujet, plus je remarquais des tensions, des résistances à parler aussi des entités qui pratiquaient dans un autre but cette capture de l'âme, la mienne et la vôtre peut-être aussi. J'ai décidé ensuite d'étaler le sujet sur plusieurs jours.
Comment se passe cette capture de l'âme ?
Les entités ne choisissent pas un individu par hasard. Ils sont suffisamment nombreux pour être à l'affût d'un type d'énergie que nous produisons lorsque nous utilisons nos facultés psychiques. Plus le contact se fait tôt dans l'enfance d'un individu, plus il y a, selon moi, des chances que toute la famille soit placé sous surveillance depuis plusieurs générations. Ces individus possèdent sans doute des particularités que les autres ne savent pas exploiter, psychiques entre autre, qui débutent par des modifications de conscience, de jour (intuition, transe) comme la nuit (pour ce que j'en sais). Bien que l'individu soit dans le déni vis à vis de ses facultés (car c'est un sujet relativement tabou sous domination chrétienne), les entités en s'approchant, en observant, provoquent l'ouverture de ces facultés psychiques (moyen de défense, souvent innées, souvent héréditaires) de part leur présence ; on pourrait presque penser que le point de vue à adopter ici est marqué par leur intention de former nos capacités, en nous faisant croire à leur nouveauté ; vous remarquerez que nous ne leurs opposons dans un premier temps souvent assez peu de résistance, et que l'on peut devenir totalement sous contrôle de ces esprits, sans comprendre les contraintes qui accompagnent cet accord. Selon moi, la curiosité peut être aussi un moteur de cette initiation qui commence alors par un contact spontané (vraiment ?) avec les mondes subtils. Il faut se souvenir que les entités usent de tous les artifices pour nous obliger à mordre à l'hameçon.
Chez les chamans de Sibérie (et d'ailleurs ?), leur histoire paraît presque toujours débuter après une (plus ou moins) longue période d'incubation, au cours de laquelle le futur chaman reçoit des signes clairs : le sentiment de différence rapporté par certains d'entre eux, l'étrangeté de leurs rêves, leurs premières visions, la transe spontanée lors d'une cérémonie, voire la maladie initiatique (aussi surnaturelle qu'un envoûtement), montre que l'objectif de cette préparation n'est pas, comme on aime à le dire, d'apprendre à l'individu qu'il est prochainement missionné pour devenir le prochain intermédiaire entre le monde physique et les mondes subtils, mais un moyen d'imposer à un individu la voie du chamanisme. Le travail avec les esprits est une nécessité culturelle («caractère de ce dont on ne peut se passer, besoin impérieux») et une obligation («action d'engager (un bien), «lien de droit», «dette contractée par un lien juridique»). Dès lors, un chaman qui ne disposerait pas d'un nombre suffisant d'esprits à son service serait considéré comme incapables de répondre à tous les défis de l'existence humaine qui se présenteraient à lui. Son efficacité dépend du nombre d'esprit qu'il parvient à capturer, avec lesquels il passe un pacte ( «convention expresse ou tacite, en principe immuable, entre deux ou plusieurs parties») afin d'obtenir leurs avis, des conseils, des remèdes et une protection. C'est un partenariat qui se défend culturellement, mais sous une autre point de vue, il s'explique par la perte de liberté du chaman, moyennant un plus grand accès aux mondes subtils. Le principe de possession est si fort que les esprits peuvent quelquefois changer d'avis au cours de l'initiation, et écarter l'apprenti chaman grosso modo pour des raisons de performance. Cependant, on ne peut exclure l'idée qu'un apprenti-chaman puisse progressivement développer une résistance ou de la défiance envers les esprits, pour des raisons réelles (folie) ou supposées (le goût du jus de tabac) qui justifie qu'il soit si rapidement écarté.
Le point de vue de ceux qui vouent un culte aux esprits sonne toujours dans leur imaginaire comme une victoire de l'Homme sur les (mondes des) esprits/anges/entités, alors que l'inverse est hautement plus probable. C'est dans ce sens que je l'ai toujours considéré comme superbement trompeuse.
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