Mon chat, ce télépathe !
J’ai connu beaucoup de chats dans ma vie. Mais aucun d’eux n’a montré autant d’affection, d’attention et de présence que notre chatte, Caline. Aujourd’hui, j’avais envie de témoigner de notre relation singulière, en expliquant concrètement en quoi Caline - et tous les chats - sont capables de télépathie ! Je l’ai découvert non pas par hasard, mais parce que je voulais aller un peu plus loin pour apprécier son bien-être. J’avais déjà fait plusieurs tentatives par le passé, et bien que j’étais persuadé qu’elle me comprenait, celle-ci daignait toujours de me répondre. Je n’aurais pas persisté dans cette voie, si quelques indices (subtils en réalité) ne m’avaient pas conforté dans cette idée. Mes efforts ont payé, mais cela a demandé beaucoup de patience, et surtout de cultiver le désintérêt. Car en continuant de communiquer télépathiquement - comme si c’était naturel - Caline m’a finalement montré que ce possible était prodigieusement efficace.
D’habitude, la plupart des gens considèrent leur félin comme typiquement indépendant. Oui, au premier abord, la nourriture (croquettes, lait, eau) est à priori le seul élément qui nous fait penser que son attitude s’exprime par ses besoins que nous arrivons à décrypter du fait de notre intelligence. Mais en comprenant aussi que l’animal s’adapte à notre intelligence, on peut deviner facilement que le terme intelligence ne s’applique pas seulement à l’homme. Si bien qu’un chat passe généralement pour être dépendant par intérêt, du moins en apparence pour ceux qui ne leur en demandent pas plus. Leur manière de nous témoigner ou de demander de l’amour, de nous calmer en se laissant caresser et pour nous de ne pas nous sentir seul par leur présence, sont surement au palmarès de leurs qualités les plus remarquables. J’ose vous parler d’une thérapeutique face à la solitude lorsque leurs contacts permettent de rompre la monotonie du quotidien. C’est pourquoi, je pense aussi que selon la manière dont nous stimulons la communication, un chat nous comprend parfaitement, alors que le comprendre, lui, demande de notre part un effort bien plus grand. Il nous est nécessaire pour cela de transfigurer notre conception de l’environnement, au risque, en en parlant, de passer pour un cinglé ; ce qui est bien loin d’être le cas. C’est sur ce point de vue particulier que je vous invite à découvrir le moyen de comprendre les subtilités qu’exprime Caline pour témoigner de son bien-être, une approche tout aussi naturelle que de communiquer avec elle...
Au départ, Caline nous a choisis, en décidant de s’approcher spontanément de ma compagne et motiver ainsi son choix entre ses frères et ses sœurs. Rapidement, son comportement a parfaitement montré qu’elle comprenait le langage humain. Bien que l’on puisse croire qu’un animal adapte son comportement par rapport à l’intonation de notre voix, je dois avoué que Caline a très souvent compris mon intention, alors que j’utilisais une intonation et une gestuelle contradictoire. Ce sujet peut se distinguer sous la forme d’un jeu de cache-cache - les chats y sont très sensibles, très perspicaces et doués à vous prendre à votre propre jeu. C’est de cette manière que j’ai soupçonné chez Caline cette capacité de télépathie - à défaut d’un autre mot.
En effet, il se passe bien quelque chose, distinct de l’odorat, de l’ouïe et de son acuité visuelle : comprenez bien que ce que nous considérons comme de la télépathie, n’est ni plus ni moins qu’un ensemble de capacités à lire des pensées, voire de lire dans les pensées. Tout cela en rapport avec un 6e sens que nous savons développé chez l’animal, mais que nous souhaitons minimiser pour nous convaincre égotiquement que nous leur sommes supérieurs.
Progressivement, j’ai envisagé la télépathie avec de plus en plus d’intérêt en cherchant un moyen adapté de communication équivoque. En l’occurrence, les mots simples exprimés dans sa tête à l’attention du chat ont montré rapidement leurs limites pour des raisons évidentes de choix de sémantique : en effet, un chat ne manifeste pas forcément d’intérêts à répondre à une formulation comme "as-tu peur" ou "as-tu froid", même dans son contexte ; pour ces deux questions, le comportement vibratoire de l’aura ou l’attitude du chat est un renseignement suffisant, compréhensible également par la télépathie. Plus tard, en observant que si je pensais à une "porte" ou à une "fenêtre", une image s’affichait dans mon esprit, j’ai compris que je transmettais un mot imagé, mais aussi une intention. C’est pour comprendre l’état d’âme de mon chat que ça s’est corsé au début, car mon esprit était convaincu d’une chose empreinte de rationalité. Un animal ne se pose pas tant de questions ; d’ailleurs il a aucun problème à comprendre nos états d’âme par notre attitude. On dit qu’il le sent, pour simplifier et pour ne pas que vous vous posiez de question ! En l’occurrence, pour nous le faire comprendre, c’est à peu près pareil, à une différence près (de taille), un chat exprimera son intention en vous regardant droit dans les yeux.
En utilisant un langage imagé, c’est-à-dire, en exprimant par l’image une situation exprimant l’intention désirée, nettement plus entière en contenu émotionnel (le bol de nourriture, la porte d’entrée, une fenêtre, jouer, rentrer à la maison) l’animal est parfaitement capable de le comprendre et de manifester ensuite son intérêt. Ou non. Car pour que Caline - ou tout autre chat - se prête à ce genre d’expérience, il parait évident, surtout au début, de satisfaire certaines exigences, simples, mais indispensables : l’animal doit se sentir en confiance, parfaitement bien dans sa peau et ne souffrir d’aucun manque. On ne peut pas obtenir de son compagnon qu’il agisse comme on le désire, ni par la force, ni par sa seule force de persuasion, d’autant plus quand c’est un chat ! Il faut un climat de confiance réciproque, où chacun connait les limites de l’autre.
Curieusement, Caline, en tant que chat adulte, considère sa position dans la famille "hiérarchiquement" juste avant celui de notre fille, ce qui pourrait paraitre logique dans un rapport humain adulte/enfant ; cela prête à sourire surement, mais il y a manifestement "une position" qui est prise sciemment par Caline, et craint par l’enfant, puisque leur attitude respective démontre qu’ils respectent cet accord tacite sans qu’aucune hostilité physique soit exprimée (sauf quand un coup de patte sans griffe signale une limite). Peut-on imaginer que cette convention ait été communiquée télépathiquement ? Si tel était le cas, nous devrions alors considérer nos propres motivations vis-à-vis des autres personnes : 1) une partie de cette intention leur serait exprimée verbalement 2) une partie de cette même intention leur serait exprimée télépathiquement (inconsciemment bien sûr). À votre avis ?
Le langage télépathique d’un chat n’est pas clairement imagé, ni clairement vocal. C’est quelque chose qui s’imprime dans son esprit, si vite qu’on a juste le temps de le saisir au vol ; il se comprend sans avoir besoin de l’analyser, avec parfois cette difficulté à l’articuler aussi correctement qu’on l’a reçu. J’ai depuis l’intime conviction que c’est dans cette idée que s’articule le fait d’envoyer une image plutôt qu’un son ; le sens du message est sans équivoque. Cette intention peut être reçue à distance, par exemple, pour faire venir son félin à une fenêtre, lorsqu’il n’est pas sédentaire. Il faut dire que cela ne fonctionne pas tout le temps (1 fois sur 2), même si notre compagnon connait des règles, comme celle d’un couvre-feu pour qu’il ne dorme pas la nuit dehors.
Tout comme pour l’humain, le mal-être chez un animal revêt quelque chose de très personnel. Bien sûr, son comportement est un indicateur, et nous ne manquons pas d’à-propos pour en comprendre globalement le motif. La même incertitude habite un chat qui ne comprend pas la douleur intérieure qu’il ressent. L’intérêt de la télépathie se situe donc dans sa manière de nous communiquer ses sensations et l’endroit de sa douleur, si elle est physique, bien entendu. Le développement de ses capacités psi semble comparable à ceux des humains à travers une nécessité imposée par l'environnement. Pour envisager d’apporter son aide à son compagnon, je pense qu’il est nécessaire d’avoir l’esprit ouvert à n’importe quelle forme d’information qu’il nous transmet. Il ne s’agit plus de penser qu’il faut être dans l’attente d’une réponse, il est nécessaire d’être simplement le réceptacle d’une réponse. Pour finir, la pratique de la télépathie permet surement de saisir toutes les nuances de ce langage hors norme, et vous comprendrez que je suis encore bien loin de toutes les avoir saisie.
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