Monstre & compagnie
Certaines peurs nocturnes de l'enfance s'expliquent par son contexte familiale, mais certaines autres s'expliquent face à l'irrationnelle.
J'avais sans doute entre 2 et 4 ans lorsqu'a eut lieu ma première rencontre avec l'Invisible. C'était un homme de taille moyenne, aux cheveux clairs et coupés courts, au nez pointu et lèvres fines ; ses vêtements étaient propres, il portaient un pantalon à pinces et une chemise bleue claire sous un pull léger avec des motifs ; il portait des chaussures plates marron à lacets aux pieds. Il n'avait pas d'attitude hostile ; il se contentait seulement de me regarder silencieusement. Son visage était souriant. Il venait régulièrement. Il attendait généralement assis sur un meuble à vêtements ou au bord de mon lit, les jambes croisées. Des souvenirs sans contenu me laissent penser que nous avons peut être parlé. Je n'en ai aucune certitude cependant ; je ne sais pas non plus combien de temps ça a duré. Un, deux, trois jours peut-être ? L'homme avait fini par partir ; ma peur l'avait peut être obligé à partir.
Lorsque le souvenir s'est réveillé, je l'ai trouvé au niveau de ma poitrine. Je sentais ce poids depuis un moment déjà, mais il avait toujours été impossible de l'ouvrir. J'avais fini par mettre la sensation de côté. Et puis, en creusant dans ma mémoire une émotion dont je ne parvenais pas à définir l'origine, c'est celle-ci qui est apparue. Quel choc cela a été. À cette époque, je craignais par dessus tout les araignées. J'en avais une peur effroyable. Pourtant, il n'y en avait pas d'araignée dans ma chambre. Elles mourrait sinon. Il n'y avait qu'une porte (la porte de la chambre) que je fixais une bonne partie de la nuit. J'étais persuadé que les monstres passaient par là. Je pense que mon souvenir s'est fixé alors sur les araignées, pour identifier rationnellement quelque chose qui allait et venait dans ma chambre, la nuit. J'étais terrifié. Mes parents ont confirmé qu'à cet âge, je pleurais beaucoup au coucher et que je me réveillais souvent la nuit en pleurant. Mon père avait finit par installer un vasistas dans ma chambre en plus de la lumière électrique ; selon eux, cela avait fini par me rassurer d'une obscurité que j'évoquais avec anxiété. Les monstres continuaient d'aller et venir, le vasistas n'y changeait pas grand chose. À part le fait d'avoir peur, il ne se passait rien. Mais s'il ne se passe rien, pourquoi avoir peur ? Les présences se sont succédées jusqu'à mes cinq ans et demi, sans que je puisse y faire quoi que ce soit. C'est également à cette époque que j'ai appris que mes rêves n'étaient pas des rêves, mais des voyages astraux probablement. J'ai beaucoup prié pour que ça s'arrête : Jésus bien sûr, mais surtout Dieu. J'ai vu quelque chose qui s'identifiait à Dieu, mais je ne saurai dire s'il m'a réellement protégé. Ce dont je suis sûr, c'est que nul ange n'est venu dans ma chambre pour chasser les fantômes. Il a fallu que je gère ça tout seul. À mes yeux, la Bible s'est rendu coupable de non-assistance à enfant terrifié. Ne me croyez pas athée pour autant ! Ce dont je suis sûr, c'est que c'est l'objectivation que je me suis imposé qui a fini par les éloigner un peu. Mais j'ai trainé ma peur de l'obscurité pendant un sacré bout de temps. L'obscurité me faisait encore peur à 23 ans, date à laquelle j'ai commencé à comprendre que je captais quelque chose de singulier lorsque toutes les lumières sont éteintes. Je ne savais pas encore qu'il existait des âmes errantes à cette époque. Ce n'est qu'à 36 ans que ces concepts sont entrés dans ma vie. Depuis, je n'ai plus peur de l'obscurité, parce que je sais ce qu'elle cache.
J'avais sans doute entre 2 et 4 ans lorsqu'a eut lieu ma première rencontre avec l'Invisible. C'était un homme de taille moyenne, aux cheveux clairs et coupés courts, au nez pointu et lèvres fines ; ses vêtements étaient propres, il portaient un pantalon à pinces et une chemise bleue claire sous un pull léger avec des motifs ; il portait des chaussures plates marron à lacets aux pieds. Il n'avait pas d'attitude hostile ; il se contentait seulement de me regarder silencieusement. Son visage était souriant. Il venait régulièrement. Il attendait généralement assis sur un meuble à vêtements ou au bord de mon lit, les jambes croisées. Des souvenirs sans contenu me laissent penser que nous avons peut être parlé. Je n'en ai aucune certitude cependant ; je ne sais pas non plus combien de temps ça a duré. Un, deux, trois jours peut-être ? L'homme avait fini par partir ; ma peur l'avait peut être obligé à partir.
Lorsque le souvenir s'est réveillé, je l'ai trouvé au niveau de ma poitrine. Je sentais ce poids depuis un moment déjà, mais il avait toujours été impossible de l'ouvrir. J'avais fini par mettre la sensation de côté. Et puis, en creusant dans ma mémoire une émotion dont je ne parvenais pas à définir l'origine, c'est celle-ci qui est apparue. Quel choc cela a été. À cette époque, je craignais par dessus tout les araignées. J'en avais une peur effroyable. Pourtant, il n'y en avait pas d'araignée dans ma chambre. Elles mourrait sinon. Il n'y avait qu'une porte (la porte de la chambre) que je fixais une bonne partie de la nuit. J'étais persuadé que les monstres passaient par là. Je pense que mon souvenir s'est fixé alors sur les araignées, pour identifier rationnellement quelque chose qui allait et venait dans ma chambre, la nuit. J'étais terrifié. Mes parents ont confirmé qu'à cet âge, je pleurais beaucoup au coucher et que je me réveillais souvent la nuit en pleurant. Mon père avait finit par installer un vasistas dans ma chambre en plus de la lumière électrique ; selon eux, cela avait fini par me rassurer d'une obscurité que j'évoquais avec anxiété. Les monstres continuaient d'aller et venir, le vasistas n'y changeait pas grand chose. À part le fait d'avoir peur, il ne se passait rien. Mais s'il ne se passe rien, pourquoi avoir peur ? Les présences se sont succédées jusqu'à mes cinq ans et demi, sans que je puisse y faire quoi que ce soit. C'est également à cette époque que j'ai appris que mes rêves n'étaient pas des rêves, mais des voyages astraux probablement. J'ai beaucoup prié pour que ça s'arrête : Jésus bien sûr, mais surtout Dieu. J'ai vu quelque chose qui s'identifiait à Dieu, mais je ne saurai dire s'il m'a réellement protégé. Ce dont je suis sûr, c'est que nul ange n'est venu dans ma chambre pour chasser les fantômes. Il a fallu que je gère ça tout seul. À mes yeux, la Bible s'est rendu coupable de non-assistance à enfant terrifié. Ne me croyez pas athée pour autant ! Ce dont je suis sûr, c'est que c'est l'objectivation que je me suis imposé qui a fini par les éloigner un peu. Mais j'ai trainé ma peur de l'obscurité pendant un sacré bout de temps. L'obscurité me faisait encore peur à 23 ans, date à laquelle j'ai commencé à comprendre que je captais quelque chose de singulier lorsque toutes les lumières sont éteintes. Je ne savais pas encore qu'il existait des âmes errantes à cette époque. Ce n'est qu'à 36 ans que ces concepts sont entrés dans ma vie. Depuis, je n'ai plus peur de l'obscurité, parce que je sais ce qu'elle cache.
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