L'âme animal ou autre chose ?
« Bien que je tienne pour démontré qu'on ne peut prouver qu'il y a une pensée chez les bêtes, je ne crois pas cependant qu'on puisse démontrer qu'il n'y en a pas, parce que l'esprit humain ne pénètre pas leur cœur. ». René Descartes dans sa lettre à Morus, page 1319.
Je n'ai jamais vu de lièvres, de biches, de perdrix ou n'importe quel autre animal sauvage sous une forme d'ectoplasme. Je n'ai jamais vu non plus de perruche fantôme, ni de perroquet apprivoisé fantôme, ni de lapin fantôme, ni de hamster fantôme, dans sa cage. À l'inverse, je peux témoigner de la présence d'autres formes de vie invisibles dans notre environnement. Et toujours aucun animal de compagnie dans leur environnement. Par compte, tous les animaux de compagnie que j'ai vu sous la forme d'ectoplasme se trouvaient à proximité ou à l'intérieur d'habitation humaines, modernes ou anciennes ; il semble même que tous les animaux de compagnie ne deviennent pas forcément des ectoplasmes, dans le même genre d'idée que tous les êtres humains ne deviennent pas des fantômes. Enfin il s'agira fréquemment de compagnons âgés plutôt que de compagnons jeunes ayant vécu dans cette habitation.
Le chien et le chat fantôme sont deux espèces animales qui ne sont pas difficiles à remarquer dans une habitation et ils ont une existence dans l'invisible sensiblement identique à celle que l'on a connu de leur vivant. Je ne les ai jamais re-trouvé après la mort de leur maître.
Les chats fantômes, par exemple, sont en général assez calmes et attentif. Ils semblent parfois comprendre qu'on ne les voient pas et ne font aucun mouvement lorsqu'on passe a côté d'eux. En présence d'un autre chat, vivant celui-ci, ce dernier crache en regardant dans la direction de l'intrus pourtant invisible. Les fantômes d'animaux sont un peu surpris que certains humains puissent les voir ; leur instinct de sauvegarde semble alors reprendre le dessus. Ils se laissent approcher s'il nous connaissent ou s'il a une bonne raison de se laisser faire. Autrement, leur déplacement est assez rapide pour échapper à cette tentative et notre perception se perd à tenter de le localiser de nouveau.
Le chien fantôme est toujours à proximité de son maître ; son attitude pour se faire remarquer ou demander quelque chose ne semble pas différente : poser une patte sur la cuisse, y poser la tête et se frotter aux jambes. Cette perception est souvent constatée par la personne qui vit là, dont c'était en plus le compagnon. Je crois que la relation perdure parce que ce lien persiste, et qu'il est d'abord un lien affectif. Ce lien pourrait expliquer que l'ectoplasme perdure dans l'espace grâce aux souvenirs, au besoin de présence et de pensées refusant sa mort. Leur présence dépendrait par conséquent d'une volonté, propre et souhaitée, qui les maintiendraient dans notre environnement. Par volonté, j'entends un désir, une souhait, une pensée structurée, qui peut être un besoin ou une attention. Alors, il n'est plus trop difficile d'admettre que ce quelque chose se maintient en vie dans notre plan d'existence.
Par facilité, ce quelque chose est souvent nommé « âme » (du latin anima « vent », « air », « souffle » d'ou l'on tire le mot animé), mais il convient de se méfier de ce que ce terme tente d'énoncer, alors que l'on ne sait toujours pas aujourd'hui de quoi il s'agit exactement ! On suppose avec la même difficulté et par substitution que ce quelque chose est conscience (du latin « qui sait ») et, depuis Descartes, dans cet ordre d'idées purement égocentriques une exclusivité à l'espèce homo sapiens (du latin sapientem, « sage » « savant»). Pourtant, quiconque vit avec un animal de compagnie sait que la science, et la religion qui ne dit rien pour s'y opposer, est à côté de ses pompes pour ainsi ignorer la conscience d'un animal ! Ceci pour dire que l'image étriquée et surtout dépassée de cette idée sur laquelle repose le mot « l'âme » continu d'exister que parce qu'on ne sait pas de quelle nature est le souffle qui nous anime. Et ce n'est pas moi qui vous le dirait.
Ce que l'on sait par contre, c'est qu'au moment de la mort physique du corps, l'âme se décompose en quelque chose qu'on dit éternel (au sens spirituel du terme), et les anciens ajoutent qu'elle se déchargerait de quelque chose qui ensuite se désagrègerait progressivement (au sens physique du terme). Pour ma part, j'ai assisté visuellement à ce phénomène, et l'indication selon laquelle l'âme se décompose est une tentative consistant à réunir plusieurs informations certes importantes, mais distinctes, en laissant surtout beaucoup de place à l'imagination ! Tout d'abord, lorsque l'âme quitte le corps, il n'y a absolument rien qui se détache d'elle, qui se sépare d'elle ; en revanche, il peut effectivement subsister dans le corps physique, une sorte de copie conforme de cette âme, qui est consciente et fonctionnelle en dépit de l'absence d'âme. On assiste alors au comportement troublant d'un corps sans âme, qui mange si on lui dit de manger, qui parle si on lui pose des questions, mais bien souvent incapable de marcher ou de tenir un raisonnement sensé. Cette personne est pourtant en vie selon notre point de vue rationnel (techniquement, c'est un golem) ! Mais une observation attentive ne trompe pas les sens. Quelque chose nous dit que ce n'est pas tout à fait comme avec l'âme, de la même manière qu'il est impossible de confondre vibratoirement l'âme avec une âme errante, par exemple. Lorsqu'un corps sans âme meurt, on ne se doute pas un seul instant que l'énergie qui continuait de le maintenir en vie s'est épuisée. Mais n'est-ce pas plutôt parce que le terme « âme » est une fois encore inapproprié pour expliquer qu'un corps est incapable de fonctionner sans que quelque chose récolte pour lui l'énergie de son environnement ? À part une croyance, rien n'affirme pour le moment que ce soit réellement « l'âme » du défunt qui stagne ou erre dans notre environnement, et si rien ne prouve le contraire, tout porte à croire, cependant, que ce quelque chose est conscient et agit en conséquence.
J'ai tenté jusqu'ici d'éviter de nommer ce quelque chose, car aucun terme actuel ne satisfait ce que cela peut être. Les anciens avaient néanmoins pour coutume de penser que ce qui reste est mauvais pour l'homme parce que son existence est chargée d'une nuisance qui lui tient lieu de motivation, et pas seulement dans son expression la plus négative. C'est ce genre de motivation par exemple, dont se servirait un sorcier pour créer un golem (sans conscience, mais avec un corps), ou un égrégore (conscience limité, mais sans corps) et il n'est pas exclus de préciser que la population humaine puisse de la même façon concevoir sans le savoir le compagnon qui leur manque. Cela signifie en définitive que le fantôme du chat, le fantôme du chien sont des ersatz créés de toute pièce par notre imagination (techniquement, c'est un égrégore) et que ce quelque chose une fois qu'on l'a remplacé par un terme aussi simple que « âme » dissimule des facultés que nous possédons tous, mais que nous ignorons pour ne pas avoir chercher à les comprendre. Tout comme nous, notre environnement est soumise à satisfaire la mission qu'on l'a chargé d'exécuter. Je vous laisse deviner ce que cela pourrait signifier.
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