l'homme dans tous ses états



Quelque soit l'évolution de notre conscience, nos peurs en disent beaucoup sur nos instincts et la façon de se protéger des situations et des autres.



texte mis à jour le 23 novembre 2016

Une question d'histoire


Les vertus curatives du magnétisme sont très souvent présentées comme la manifestation de (ou ayant pour origine) la puissance de dieu, de Jésus, des anges, des anges gardiens, des guides de lumière, mais rarement, mais alors très rarement, et pour ne pas dire jamais, de la seule volonté du magnétiseur. Est-ce que le malade est moins bien soigné parce qu'il n'y a pas dieu ou d'ange pour superviser la séance ? C'est effectivement une question que l'on ne pose pas habituellement ! Pourtant, il y en aurait beaucoup d'autres que j'aimerai poser, mais à quoi bon se renseigner auprès des intéressés, personne ne sait dire ce qu'ils font EXACTEMENT ?

Mon histoire est parsemée de ce genre de question que les gens ne se posent pas (du moins aussi pas ouvertement). Mes amis rient de mon attitude, mais reconnaissent que la réponse valait (parfois) la peine d'être posé : « Tu vas trop loin » s'écrit-on parfois. Oui, mais surtout parce que je ne sais pas me contenter d'une seule hypothèse ni d'un seul point de vue. Bien que cette façon de regarder les choses soit reconnue, elle est en règle général plutôt crainte pour ses conséquences. Les gens n'aiment pas le changement, ce qui peut devenir contraignant en restant à mes côtés. Comprenez que ce besoin de rechercher la « petite bête » et mon soucis du détail n'ont pas trouvé de réel intérêt au sein d'une entreprise jusqu'ici. Pourtant, j'ai permis à un certain nombre d'entre elles d'éviter des « catastrophes », de ne pas perdre d'argent (et parfois d'en gagner aussi) en écoutant mon avis. Malheureusement, j'ai connu l'éviction plus souvent qu'à mon tour. En séance, j'ai du m'adapter au fait que si des réponses précises sur l'origine de leur malaise sont disponibles, les gens ne demanderont pas à mieux comprendre ce que j'essaye de leurs dire. Alors à quoi bon disposer de ce genre de facultés dans ce cas ? La question de l'ingérence des anges ou des guides de lumière dans nos affaires entre dans ce genre de considération. Malheureusement, il y a autour de ces questions légitimes un véritable tabou qui n'est pas près d'être levé. Peut-être que l'on ne veut pas, ou peut être que l'on ne peut pas distinguer à l'action de dieu ou des anges notre faculté de guérir ? Parfois, je me demande s'il n'y a pas plutôt un intérêt plus personnel à le laisser croire aux gens. C'est d'autant plus curieux que les malades ont compris depuis longtemps que l'argent n'entrait pas dans la poche de l'ange. Ce n'est pas de la malhonnêteté, mais plutôt une manière incongrue de dissimuler son ignorance ! Le fait est que l'ignorance et la malhonnêteté sont copains comme cochons ; mais si les gens ignorants sont quelque fois malhonnêtes, et bien que les gens malhonnêtes ne soient pas forcément ignorants, cela n'excuse pas les gens à la fois ignorants et malhonnêtes.



Mon nom de famille a certainement influencé mon regard sur l'honnêteté comme celui monsieur Louchez pour celui d'opticien. C'est ce qui m'a sans doute obligé à être responsable de ma pratique, de mes erreurs, de mes choix. Ce faisant, je ne reçois pas le public qui veut que ce soit dieu ou un ange qui les soigne. Pourtant, il m'arrive parfois d'être aidé de temps en temps. Lorsque cela arrive, je cherche d'abord à voir « qui » me transmet cette information. Croyez bien que cela a son importance. Quelquefois, c'est vraiment une solution fabuleuse, et quelque fois, l'idée ne sert à RIEN (pensez bien que je pèse ce mot). De la même façon, je préfère choisir mes clients en fonction de mes capacités, et non dans l'hypothèse que ce sont les anges qui vont se charger de cette besogne. Bien sûr, si j'adoptais la méthode qui consiste à accepter n'importe qui, je pourrai gagner beaucoup plus d'argent (est-ce si sûr ?), mais j'en ai décidé autrement, soit par orgueil, soit par contrainte. Un choix était nécessaire pour ma tranquillité : je ne rencontre pas seulement des gens faciles, agréables, polis, ponctuels, francs, honnêtes et équilibrés. Le public est même assez difficile, ce qui signifie de garder à l'esprit, même avec des gens exigeants, voire exécrables, l'idée de rassurer, soulager, écouter se plaindre, calmer, guérir ou tenter de remettre sur les rails. Il y a de belles personnes aussi. Techniquement, il faut supporter plusieurs casquettes : papa, maman, grand frère (ou grande sœur), ami occasionnel, spécialiste, psy, assistant social, protecteur, sexologue, prêtre, conseiller matrimonial, exorciste, et messager de l'au-delà. Paradoxalement, je suis un expert qui ne gagne pas bien sa vie.

Est-ce qu'on trouvera un jour des magnétiseurs dans les blocs opératoires, aux côtés de médecins urgentistes, de généralistes, de psychologues, de policiers, d'avocats, et de procureurs de la république... où bien ce métier est-t-il voué à disparaître peu à peu grâce aux efforts de l'administration d'interdire cette pratique ? Je le crains. Car ce métier est encore plein de confusions, manque de crédibilité et de maturité pour que l'on s'attarde à l'étudier scientifiquement. Je crois cela parce que le magnétiseur lambda se déclare principalement l'intermédiaire de forces supérieures par « une Énergie Cosmique canalisée par le magnétiseur et communiqué à travers eux au malade ». Vous constaterez que de nombreux sites s'alignent sur cette doctrine, en ne disant rien de plus que c'est une association exotérique, mystérieuse, sacré et donc métempirique. Cela ne sert finalement que de motif méprisable pour discréditer, censurer, voire museler le magnétisme (et les facultés psychiques qui en découlent), alors que nous savons, en tant que thérapeute, que c'est un méthode qui pourrait s'accorder à la médecine scientifique. La faute n'en revient pas seulement à nous-autres : les scientifiques eux-même ont peur de découvrir ce qu'est réellement le magnétisme (et les facultés psychiques qui en découlent). Mais le mammouth ne veut pas reculer ! Il finira donc tôt ou tard dans une impasse. Mais à ce moment-là restera-t-il encore quelqu'un pour en parler ?


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